Strasbourg by Night – 1997

Strasbourg est une ville presque ordinaire, avec un passé commun à beaucoup d’autres villes de l’espace sud-germanique. Elle constitue aujourd’hui une agglomération de communes de 430 000 habitants.

Les lieux de Strasbourg

Afin de mettre en place le cadre du récit de La Pierre de l’Ange, revenons sur quelques lieux importants de Strasbourg :

Des lieux de transit : la place de l’Etoile, immense parking permettant de stationner son véhicule avant d’entrer dans la petite ceinture, la place de la Gare, et ses hôtels de voyageurs, place de Haguenau et son échangeur autoroutier.

Son centre-ville et ses places : la place de la Cathédrale, et autour d’elle la place de l’Homme de Fer, la place Kléber, et la place Broglie. Ah oui, la Petite France… Le centre-ville est entouré des deux bras d’une rivière, appelée l’Ill, qui forment une « petite ceinture » d’eau. Lieux de rendez-vous avant d’aller faire du shopping ou boire un verre.

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L’umbilicus Mundi des Strasbourgeois.

Les places de la vie urbaine : la place de la République, où l’on trouvera la Bibliothèque Nationale, la Préfecture et le Théâtre, la place de Bordeaux, ornée d’un immense tortillon de fer, et desservant l’antenne de télévision France 3 et le Palais des Congrès. La population y est assez compassée.

Place de Bordeaux

La place de Bordeaux

La grande ceinture / le périphérique : Elle passe par la place de Haguenau, et la place de Bordeaux, longeant divers jardins et parcs municipaux ( la Citadelle, l’Orangerie), et rejoint la place de l’Etoile et menant aux ports industriels, les canaux de la grande ceinture.

Le parc de la Citadelle en Hiver

Le parc de la Citadelle en hiver

Ses quartiers riches : l’Orangerie et le quartier des XV, situés au nord-est de la ville.

Ses banlieues : Hautepierre, Neuhof. Lieux de rencontre, de création, de souffrance. Rien ne se résume à ce qu’en disent les journaux. Y êtes-vous déjà allés ?

Son quartier étudiant : l’Esplanade, ainsi que la place de Zurich et la rue de la Krutenau, extensions bobo du quartier étudiant.

Le quartier de la Krutenau

Le quartier de la Krutenau, depuis les berges de l’Ill.

La majorité des universités et des établissements d’enseignement supérieur sont implantés dans le quartier de l’Esplanade, – au sud-est du centre-ville-. Ce quartier est littéralement sorti de terre, à de rares exceptions près, à partir des années 1950.Il possède une particularité architecturale facilement repérable pour qui contemple la ville depuis le sommet de la cathédrale : il s’hérisse de hauts immeubles et de HLM blancs et forme un ensemble massif, tranchant sur les humbles maisons alsaciennes en briques ou en colombages garnis de chaux. Les grandes artères de ce quartier étaient en place depuis longtemps, suite à la reconstruction allemande dans les années 1880 si bien que d’imposants hôtels particuliers et palais de style impérial bordent ses grandes artères et abritent encore quelques facultés (histoire, religion, chimie supra-moléculaire, etc…).

La Pierre Noire

Au sein du campus de lettres, à proximité du Portique, se trouve le square Hoeffner, où l’on peut voir flâner des étudiants dès les beaux jours de mai. Une allée circulaire ensablée, entourée de bouleaux, de mélèzes et de jeunes peupliers, quelques bancs, une pelouse vert tendre, un jardin de petites fleurs violettes et jaunes, et en son centre, un monument.

Pour le professeur d’histoire locale, « alsatique », qui a tenu à publier dans le journal de la fac une petite monographie sur les « curiosités » du Campus, il s’agit d’ « un obélisque de 2,33 m de hauteur, et de 2,56 m de circonférence, taillée dans du basalte graniteux. La pierre est érodée et s’orne de motifs géométriques à moitié effacés (idéogrammes ?). Cet objet historique a été mis hors de terre en 1885 au cours de fouilles archéologiques à Koenigshoffen, quartier bien connu pour son quartier commerçant romain et sa riche histoire médiévale. Les fouilles concernaient une nécropole alamane et avaient été dirigées par Heinrich Hoeffner, un éditeur féru d’histoire locale.» Par curiosité professionnelle, le savant avait demandé une datation au carbone 14, qui avait fourni le chiffre de – 14 000 avant J.C., ce qui est un résultat suffisamment aberrant pour qu’un bon scientifique la passe sous silence.

Et le texte du professeur de continuer : « L’identité et l’histoire du monument ainsi que sa fonction première restent indéterminées, suite à la précipitation et aux méthodes de fouilles peu scientifiques de l’époque. Un travail de recherches mené par un étudiant maîtrisant l’écriture gothique permettrait sans doute de nous éclairer. Il pourrait dégager des hypothèses sur les circonstances des fouilles et les objets découverts dans la nécropole alamane, à la lumière des catalogues de l’éditeur et de sa correspondance qui se trouvent aujourd’hui dans les fonds alsatiques de la BNUS. L’obélisque fut installée en 1907 sur une place proche de la Faculté d’Histoire, en guise de curiosité archéologique, comme on en trouve encore à l’heure actuelle dans les jardins du Palais du Rhin. »

L’obélisque a été classée à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques en 1923 sous la nomenclature « élément architectural d’époque barbare » . Il existe deux noms donnés à ce monument : la Pierre Noire ou la Pierre de l’Ange, mais vous pourriez cherchez longtemps avant de trouver une personne qui puisse vous expliquer le pourquoi et le comment de ce patronage angélique.

La Pierre Noire restaurée par un étudiant anonyme

Pour les Mages, cette vieille pierre a une histoire un peu différente. C’est en effet la confrérie Hermétiste strasbourgeoise de La Lune Chantante, dirigée par Heinrich Hoeffner, notre petit éditeur méconnu, qui est à l’origine des « fouilles archéologiques » ayant permis sa découverte. Les circonstances de celle-ci sont depuis restées incertaines et floues pour les autres Traditions de la Ville. Demandez donc à un Hermétiste d’ouvrir son fond d’archives !!

Les Mages des Traditions aiment à s’y retrouver, ou même à s’installer tout près : c’est un endroit sûr et accueillant pour eux. L’obélisque a en effet pour particularité de stimuler leurs avatars et de favoriser des éveils spontanés. C’est d’ailleurs pourquoi nos amis de l’ordre d’Hermès l’appellent aussi Fontaine d’Epiphanie.

Un sortilège lancé à proximité de la pierre aura des effets plus puissants, plus longs, plus marqués… et moins contrôlables. Elle semble posséder un paradygme propre, dans lequel on peut néanmoins entrer et sortir sans le moindre problème.

Le node de l’Esplanade

Grâce à la proximité de la Pierre, un node est apparu spontanément dans le quartier au courant des années 1910-1920 : il s’agit d’une sorte de caverne naturelle, située en-dessous de la faculté de Maths-Informatique. Rapidement exploitée par les Mages, ce node est devenu une pièce importante de l’organisation magyque à Strasbourg.

Un mage de permanence, le Veilleur, gère son utilisation d’urgence en cas de coup dur ou d’Eveil en fanfare (merci la Pierre), évalue ensuite si le « candidat » peut être une recrue pour les Traditions, surveille enfin et surtout l’activité technomancienne aux alentours. Simon Kopašek, Adepte du Virtuel, est à ce poste depuis 1985, jusqu’à ce jour de novembre 1997. Il est également le chef d’un covenant de mages (Eveillés sur le campus) et est relativement bien accepté par les Hermétistes grâce à son efficacité et sa loyauté envers le Conseil des Neuf Traditions.

Simon Kopašek a pour couverture et compétence d’être professeur titulaire de l’UFR Maths-Info. Le node est accessible depuis son bureau. Derrière cette pièce se situe une salle de travail, verrouillée par un digicode « trompe-l’œil ». Pour ouvrir la porte, il faut plaquer sa main sur l’appareil et y insuffler de la quintessence, ce talisman vérifiant l’état de mage des personnes qui se présentent. Le doyen (Dormeur) de l’UFR possède une combinaison qui est bien censée ouvrir l’entrée… mais en réalité aucune combinaison numérique ne fonctionne. L’entrée du node se trouve sous une trappe dissimulée au sol par un tapis. Puis on descend une échelle pour aboutir 4-5 m en dessous du Campus.