Liminalité

Visite au Stefansdom

Midi approchant, Helga propose soudain de se rendre dans un restaurant bourgeois, Au Farfadet Joyeux, qu’elle et son mari fréquentaient régulièrement, avant d’aller rendre visite au Père Knecht, Diacre des Choristes de Vienne. C’est là, assis à une table à part, dans une alcôve, que les trois Mages poursuivent leur discussion. Devant la méfiance de ses compagnes, Jan réaffirme la raison de sa présence à Vienne, et dit ne pas en savoir plus sur ses commanditaires. A la fin du repas, le serveur qui apporte l’addition glisse une enveloppe à Helga; elle contient une carte marquée de ces mots: “Ce soir, sur le pont du Kaiser Guillaume, à 11h30. Ne soyez pas en retard. Amicalement, Votre contact.” Helga semble quelque peu troublée.

Une fois sortis du restaurant, le petit groupe se rend au cimetière du Stefansdom afin de voir le mausolée où est enterré Jakob Melvany. Une autre personne se trouve déjà là-bas — aux dires de Helga, il s’agit de Dieter Van Ruprecht, un Technomancien viennois. Il semble surpris par ces nouveaux visiteurs, mais se reprend bien vite, et présente ses condoléances à Helga ; lui aussi admet penser que l’incendie de l’atelier n’était pas un accident.

Van Ruprecht parti, les trois mages examinent attentivement le mausolée, dont les murs extérieurs sont couverts d’inscriptions latines sans aucun sens. L’intérieur est terriblement sobre, ce qui met encore plus en relief la présence d’une statue au pied du caveau: celle d’un ange portant une toge, tenant une obélisque dans sa main gauche, et portant autour du cou un médaillon gravé des symboles antiques des Forces, de l’Entropie et du Temps. Un tel affichage de piété ne correspondait pas beaucoup à Jakob, mais il est vrai que dans les semaines précédant sa mort, il aurait quelque peu changé.

Le groupe se rend ensuite à la cathédrale même, où ils aperçoivent Van Ruprecht en prière devant une statue de saint Dominique. Helga s’en va rencontrer le Père Knecht, et lui demande de venir rejoindre ses compagnons. Knecht a entendu parler de la Société de Diogène par le biais de Jakob, et a lui aussi été troublé par la statue de l’ange (un tel regain de foi superficiel le navre). Il ne pense pas que les inscriptions sur le mausolée aient un quelconque sens, et ne s’explique pas le testament de Jakob. Il mentionne toutefois un bas-relief réalisé par ce dernier, situé derrière la chaire de l’Archevêque. Peut-être réalisé en basalte, long de près de trois mètres, il représente la scène de l’ascension du Golgotha. Dans l’assemblée autour du Christ, l’un des spectateurs ressemble à s’y méprendre à Jakob.

Recherche d’informations

Après leur visite au Stefansdom, Jan et Helga se rendent à la guilde des menuisiers, puis des tailleurs de pierre, à qui Jakob aurait commandé deux gigantesques blocs de basalte pour réaliser sa toute dernière sculpture. Ils trouvent quelques informations sur l’artisan valache Georg Stanis, domicilié dans le village de Sulfas, car il avait travaillé en collaboration avec les tailleurs de pierre deux mois auparavant pour la réalisation du mausolée. En 1922, Jakob lui avait commandé une statue d’ange en bois, correspondant sans doute à celle du mausolée (dont il a également réalisé les travaux de finition), suivie en 1925 de la table de travail et d’une bibliothèque pour Helga. Il s’avère aussi qu’en 1926, Stanis aurait été payé 150 couronnes pour un ouvrage inconnu.

Irena, quant à elle, retourne au palais Melvany afin d’examiner plus précisément le bureau de Jakob en y effectuant un rituel. Lorsqu’elle passe dans sa chambre y prendre ses foci, André, dans le miroir, l’avertit qu’Helga cache quelque chose, et que le palais abrite de plus une présence magyque mais non humaine. L’Hermétiste accomplit ensuite son rituel dans le bureau, ce qui lui révèle une vision du passé quelque peu troublante: une voix jurant dans une langue inconnue, des bruits de verre brisé et des coups donnés sur du bois, puis la silhouette du Maraudeur. Dans le cercle aux symboles astrologiques qu’elle a tracé, Irena remarque qu’il se tient sur la case attribuée à Mars, et se tient la tête comme s’il souffrait; il tente à plusieurs reprises de se diriger vers la table de travail, pour être à chaque fois repoussé par une force inconnue. Lorsque la vision s’estompe, une dernière image demeure — celle d’un papillon aux ailes dorées étincelantes, posé sur Jupiter.

En fin de journée, les trois Mages se rassemblent dans le petit salon pour partager les informations recueillies. Un hennissement en provenance des écuries attire alors leur attention. Ils n’y trouvent rien, sinon l’impression entropique fugace partie en direction du jardin. Jan est inquiet, car il pense être surveillé, peut-être même par ses propres employeurs. Interrogé, il finit par tirer de sous sa veste une enveloppe adressée à “Jan Peter”, qu’il a trouvée peu dans la chambre préparée pour lui par Wilhelm. Enveloppe et encre sont celles qu’utilisait Jakob, mais ce n’est pas là son écriture; quant à la feuille dans l’enveloppe, son texte s’en est effacé, mais prévenait Jan de ne pas se rendre au rendez-vous de 11h30 du soir même. C’est là qu’Helga révèle en effet la teneur de la carte qu’elle avait reçue et ce même rendez-vous, qui doit avoir lieu sous le pont de Brandenburg; la personne qu’elle doit rencontrer est en fait un “contact diplomatique” dans la société vampirique viennoise, dominée par ce qu’Helga nomme l’Ordre des Magistères, mais qu’Irena reconnaît pour être en fait l’ancien nom donné aux traîtres de la Maison Tremere après sa scission d’avec l’Ordre d’Hermès aux XIIème et XIIIème siècles.

A ce moment, un jeune policier se présente au palais Melvany pour prévenir Helga qu’elle devra donner sa déposition plus tard: son supérieur hiérarchique, chargé de l’enquête a été renversé par un chariot.