Orpheus Ex Machina

Préparatifs

Une semaine s’écoule, pendant lesquels tous se préparent, en procédant notamment à l’achat de vêtements de voyage et, pour Irena, à la mise en place d’un enchantement sur son jeu de cartes. Ils avaient bien considéré aussi l’idée de créer un leurre de la deuxième partie de l’Amulette, afin de tromper Grygor s’il venait à revenir, mais le temps leur manque.

La veille du départ, Jan, parti en reconnaissance en ville, repère un certain nombre d’Eveillés. Apparemment, la Technocratie est sur le pied de guerre, sans doute à cause des événements du parc du Prater et peut-être aussi de l’arrivée de l’Aube Blanche. L’Akashite a sondé l’esprit d’un garde, et y a vu un mot, du suédois ou du norvégien: “Fimbulvetr”, ainsi qu’un symbole représentant une sorte de flocon de neige aux branches faites d’entrelacs complexes. Irena se rend rapidement dans la bibliothèque afin d’en savoir plus, et découvre que le nom de Fimbulvetr, “l’hiver de Fimbul”, renvoie à la mythologie scandinave: il s’agit d’un hiver devant durer trois ans, un présage très inquiétant, car lorsque cet hiver surviendra, cela signifiera qu’il ne restera que quelques années avant le Ragnarok…

Le plan de bataille est également mis au point en ce qui concerne les informations à donner à Rykov. Jan restera “Monsieur Kotts”. Helga et Irena adopteront le rôle de deux “aventurières”. Leur excuse officielle: Jan et la jeune albinos sont les exécuteurs testamentaires du mari de Helga, et tous trois doivent aller voir un ancien ami de Jakob à Targujiu pour régler cette affaire rapidement, l’ami en question ne pouvant les recevoir plus tard. Irena se fait également aider de la Verbena pour se teindre les cheveux en blond, dans l’espoir de minimiser ainsi l’impact que peut avoir son apparence.

A la gare

Le 4 décembre, à 10h40, les trois mages arrivent à la gare de Vienne. Personne n’ayant laissé de message pour eux à l’accueil, ils se rendent donc directement sur le quai où l’Orient-Express attend depuis maintenant deux heures, et d’où il repartira à 15h. Le train ne comporte que cinq voitures; à ses abords se tiennent plusieurs hommes chargés de sa surveillance, des hommes à l’attitude apparemment assez détendue. Pour l’instant, rien ne sort de l’ordinaire, et cependant, un employé est en train de sortir des bagages d’un des wagons, ce qui est étrange, puisque le train est censé être réservé pour Rykov jusqu’en Turquie. Jan va aller parler à cet homme, tandis que Piotr se glisse dans un autre wagon dans des buts d’exploration.

Un éclat de voix en provenance d’un petit attroupement non loin de là attire ensuite l’attention des PJs. Un quatrième garde se trouvait posté près d’un tas de valises, et vient à priori d’aviser son supérieur de la présence de “trois nouveaux arrivants”, puisque le groupe se dirige alors vers eux (Jan est entre temps revenu). L’homme qui marche en tête les informe que Monsieur Rykov n’est pas intéressé par leur proposition et les somme de partir, mais Jan insiste pour entendre cela de la bouche de Rykov en personne, ce qui cause quelques frictions. Helga va récupérer Piotr près du wagon C, et tous trois font alors semblant de partir, tout en réfléchissant à une solution. Ils s’installent sur un banc dans la gare pour “écouter” ce que Piotr a à leur dire: dans le wagon, il a entrevu Rykov, qui était en compagnie d’une femme, une certaine Sybille, de toute évidence Eveillée (contrairement à lui). Son amante, peut-être? En tous cas, il ne s’agissait pas de sa femme. Elle voyageait auparavant avec lui et est descendue du train ici, ce qui explique le déchargement des valises aperçues auperavant; elle est censée passer la semaine à Vienne en attendant le retour de Rykov, qui la force à rester en Autriche car il craint pour sa sécurité.

Jan est de plus en plus décidé à parler à Rykov en personne. Comme un train est sur le point d’arriver sur le quai d’en face, l’Akashite va en profiter pour se couler entre les deux véhicules (il emmène également la martre, porteuse d’un message écrit dans son collier, au cas où). Pendant ce temps Irena va créer une diversion; pour ce faire, elle lance un sort entropique visant à créer une zone de chaos temporaire et non contrôlée dont les effets attireront nécessairement l’attention des gardes ailleurs. Lorsque Jan se glisse sur la voie, un cheminot le repère et ouvre la bouche pour dire quelque chose, mais à ce moment, le sortilège prend effet: de la vapeur jaillit soudain de la locomotive avec un siflement perçant, l’un des mécaniciens en charge de son entretien pousse un cri de douleur et donne des instructions au second afin d’arrête cela. Pendant ce temps, Jan est arrivé à la hauteur de la voiture C où se trouvait Rykov, selon Piotr, mais l’autre train démarre alors, et il a tout juste le temps de se plaquer contre une porte du wagon, manquant se faire arracher sa veste par la friction. Lorsque la voie est de nouveau libre, et avant qu’on ait pu le repérer depuis l’autre quai, l’Akashite ouvre ladite porte et s’introduit dans le wagon, même s’il n’est pas certain que Rykov y est encore… ni même s’il est seul.

Rencontre avec Rykov

Jan envoie Piotr en éclaireur. Bientôt, la martre lui rapporte que Rykov est bien là, mais en compagnie d’un jeune homme, installé à une large table ovale: un secrétaire, visiblement, car Rykov se tient derrière lui, et est en train de lui dicter quelque chose en russe. Dans le couloir, à l’autre bout, se tient l’homme qui avait dit aux trois mages de repartir; il fixe le quai d’un regard intense, au vu du charivari qui vient d’y avoir lieu. Piotr cherche à détourner son attention en passant devant lui, espérant qu’il le suivra dehors, mais Jan le devance et… ouvre la porte du wagon, se présentant immédiatement à Rykov. Le garde porte la main à son arme. le secrétaire d’Etat, lui, est fort surpris par tout cela, et n’était même pas au courant: le garde en question lui aurait dit que “Kotts” avait tout annulé au dernier moment. Quant au garde — un certain Ivaonly — il prétend, lui, avoir bel et bien reçu un tel message. Rykov veut donc tirer tout cela au clair.

Jan explique que c’est bien lui qui a téléphoné, et pour prouver ses dires, résume la conversation. Quand Ivanoly tente de protester, Rykov le foudroie du regard. Jan mentionne également la femme nommée Sybille, dont la sécurité serait menacée, ce qui met le Soviétique sur la défensive: comment “Kotts” a-t-il donc appris cela, alors qu’il était dehors? Toutefois, il empêche Ivanoly de braquer son pistolet sur l’Akashite, car il a décidé pour le moment de croire en son histoire, ainsi qu’en son efficacité supposée. Il ordonne également à Ivanoly d’aller chercher Helga et Irena pour les faire monter à bord.

Les deux femmes, justement, voient alors arriver deux gardes; l’un d’eux, Gustav Hrizak, un petit homme aux yeux verts et à la grosse barbe rousse, leur dit qu’elles peuvent gagner le train. Helga fait savoir à Wilhelm qu’il peut leur apporter leurs bagages, et elles rejoignent Jan et Rykov dans la voiture C tandis que l’autre garde aide Wilhelm à charger les valises. Le Secrétaire d’Etat au Travail et à la Défense les accueille sur “le territoire de l’Union Soviétique”, et s’excuse pour ce petit malentendu et pour l’impolitesse de son homme de main. Irena et Helga se présentent à leur tour, avant de s’installer avec lui pour le thé.

Départ pour l’enfer… heu, non, ptêt pas

Jan parvient à convaincre Rykov de partir une demi-heure plus tôt que prévu. En plus des trois PJs, il y a neuf personnes à bord: Rykov, Ivanoly, le secrétaire Mathias Conqvist, les deux gardes Gustav Hrizak et Evgeniy Stefanovitch, six hommes de main, deux machinistes français (Olivier et Gaspard) et deux employés eux aussi français, le chef de cabine Daniel et son assistant Stanislas. L’Orient-Express fera escale à Budapest, Targujiu, Bucarest, Varna et Istanbul. Les mages en profitent pour reconnaître les lieux. Au moment du départ, ils voient Francesca arriver en courant sur le quai, criant le nom de Helga. Un Wilhelm paniqué la suit. Elle annonce en fait qu’ils vont se marier, et elle aimerait la permission d’Helga, qui la leur accorde avec joie. Pendant ce temps, Jan va à l’arrière du train, où il discute du prochain arrêt et d’autres choses avec Hrizak et Evgeniy, qui nettoient leurs armes.

Irena et Helga s’installent ensuite dans le petit salon de la voiture C, puis dans le wagon-restaurant où Piotr fait ami-ami avec Stanislas: normal, puisque ce dernier est en train de préparer des sandwichs. Leur collation prise, Helga tire de sa besace le tarot de Jakob, qu’elle avait emmené; Irena a le sentiment soudain d’être frappée par un détail, mais elle n’arrive pas à déterminer lequel. Les noms des lames sont en français, leur style d’illustration est assez ancien, bien que cela ne veuille pas dire que les cartes elles-mêmes le sont. Elles ont été réalisées à la main, d’un trait assez vigoureux, et ne semblent pas avoir beaucoup servi.

Le voyage se poursuit; bientôt, ce sera la frontière hongroise. Stanislas quitte le wagon pour apporter leurs repas aux gardes à l’arrière, et les deux femmes en profitent pour effectuer un tirage à trois cartes. Helga pose la question du lien entre l’Aube Blanche et Fimbulvetr; les lames qui leur répondent sont l’Etoile, la Justice inversée et la Maison-Dieu. Mais elles ne parviennent pas à vraiment interpréter cela, car le train s’immobilise soudain en plein milieu d’une forêt. L’arrêt semble être de ceux prévus sur l’itinéraire, et pourtant, toutes deux se rendent tout de même dans le wagon de Rykov. Elles l’y trouvent en compagnie de Conqvist, qui fait office d’interprète, et d’un homme en uniforme vert parlant hongrois. Par la fenêtre, elles peuvent apercevoir un petit quai et un panneau annonçant fièrement le poste-frontière de Pfohzt.